Et sinon, c’est comment, d’être bibliothécaire ? Tu te laisses pousser le chignon ?

Dans la foule de commentaires qui ont accompagné mon article, avec un tas de gens qui ne constituent pas mon lectorat habituel, il y avait un tas d’avis différents : ceux qui se sont reconnus dans mon truc, ceux qui ne s’y sont pas reconnus, quelques haters, un ou deux spammeurs sous coke de chez Soral, et une catégorie assez insolite mais répandue de gens qui avaient l’air absolument et totalement déconnecté de ce qui constitue la réalité (voire « l’utilité ») de mon métier de Bibliothécaire. C’est normal, il est pas très connu, ce métier (15% des gens pensent que c’est payant d’entrer dans une bibliothèque, et à la louche un usager sur 5 pense que nous sommes bénévoles).

Bon.

Il me semble utile de constituer un document (que personne ne lira jamais, c’est la loi du deuxième article après un clashbuzzlol) pour expliquer un peu l’ensemble de ce que « nous », bibliothécaires, faisons, en me basant sur les remarques des commentaires de l’article précédent.

Tiens et sinon pour répondre à une autre « objection » : je ne passe pas ma vie à geindre, en vrai, je suis très heureux. Ma situation actuelle (a part mon boulot ou j’en ai ma claque) est excellente. Youpi yop.

 I « Il faut faire des études pour être bibliothécaire ? »

La plupart des bibliothèques français sont employés par la fonction publique (mais ne sont pas tous fonctionnaires). Cela implique souvent, donc, la réussite d’un concours. Mais avant de passer les concours, il est à peu près essentiel de suivre une formation solide aux métiers du livre. Ce sont des formations souvent dispensées dans des IUT d’Information et communication (aka le pétrole du XXIè siècle) et par certaines facs (mais restons simples).

Le mien offrait un tronc généraliste aux bibliothécaires-libraires, mais d’autres s’occupent aussi d’archives, de documentation privée, d’administration informatique, d’édition, etc. Après le tronc commun, il y avait une partie plus spécialisée sur les bibliothèques.

Nous avons souvent une formation niveau Bac+2, qui peut être poussée à Bac+5 selon les spécialisations.

Le principal cliché qui me fait péter les plombs quand un noob m’envoie un CV, c’est « j’aime bien les livres » (donc embauchez moi). Moi j’aime bien le pain, ça tombe bien je vais envoyer mon CV a un tas de boulangeries.

Sans entrer trop dans les détails, depuis une vingtaine d’année, le métier s’est énormément spécialisé. L’offre éditoriale s’est énormément développée, les fonds patrimoniaux se sont beaucoup développés, nous devons faire de l’accueil, de l’accompagnement, des animations, et développer tout un tas de compétences (numérique, animations, programmation culturelle, ‘toshop). Deux postes en bibliothèques demandent des compétences souvent assez différentes (ma journée à a peu près 0% en commun avec un bibliothécaire en fonds patrimonial, par exemple). Et je n’entre même pas dans les histoires des Bibliothèques d’Etat (BU/BNF…) 🙂

Donc, je n’ai pas un métier de type « formation généraliste en sciences humaines », mais un métier, de fait, extrêmement technique (d’où les formations en Institut Universitaire de Technologie).

II « Tu suces la moelle des braves travailleurs du privé »

Parce que les fonctionnaires ne côtisent pas, c’est bien connu 😉 Mon employeur n’est pas l’Etat, mais la collectivité locale qui m’emploie. En résumant à l’extrême, disons que mon salaire n’est pas assumé par un ministère, mais par des impôts locaux (je coûte moins cher que l’entretien des pots de fleurs sur les ronds points). Et comme tout un chacun, mon salaire est composé d’un net, et d’un brut impliquant taxtes et charges. Mon employeur paye des charges patronales.

Faisons d’ailleurs un petit point « droits et devoirs » en revenant sur mon statut de fonctionnaire territorial. Le seul « droit » supplémentaire que j’ai par rapport à un « privé », c’est la sécurité relative de l’emploi : si jamais mon emploi était « détruit », on m’en fournirait un autre (si ce n’est ma collectivité, mon centre de gestion). Par contre, si jamais je démissionne, ou si je me mets en disponibilité, mon indemnité chômage sera de 0€ et même pas des poussières. Je pense que ça répond en partie à la question du « pourquoi tu ne deviens pas entrepreneur comme tout le monde ». Je n’ai ni capital, ni filet de sécurité, par contre, j’ai la certitude d’être payé le mois prochain. Y’a des plusse et des moinsse, donc.

III »Pourquoi as-tu fait des études « sans débouchés » ?

Autant je peux comprendre qu’on dise ça de la filière édition (qui repose sur l’utilisation massive et assez douteuse de stagiaires) ou de la filière librairie (mal en point, et aux salaires misérables), autant la filière bibliothèque se porte « relativement » bien, du moins pas plus mal que le reste de la fonction publique territoriale. La raison en est simple : il y a beaucoup de bibliothèques en France (environ 8300 bibliothèques municipales employant au moins 1 professionnel), et un personnel vieillissant, donc pas mal d’offres (même si tous les postes ne sont pas remplacés).

Peu d’élèves sont formés chaque année (quelques dizaines), et les filières DUT sont sélectives (c’est la différence avec une Fac), et ont pas mal de passerelles pour poursuivre sur autre chose (exemple : une licence ou un master en documentation professionnelle). En fait, la plupart de mes camarades de promo ont trouvé du travail. Bien sûr, les bibliothèques sont réparties un peu partout en France, contrairement aux IUT… Donc, ce travail implique de la mobilité.

Avec les interco, qui ont permis une mutualisation de moyens importante, beaucoup de communautés de communes ont pu ouvrir des bibliothèques avec un ou plusieurs professionnels. Ces établissements (campagnes, montagne, etc.) ont souvent du mal à recruter… Si vous êtes prêts à devenir la Dame de Haute-Savoie… Par contre si vous voulez bosser dans les 10 bornes autour de chez votre maman, c’est cramé (oui, je sais, Ben et Bob The Bob qui lisez cet article, vous, vous avez réussi, mais moi je trouvais pas de taf en Lorraine, na !).

Je vais en fait vous donner quelques exemples concrets : le site Biblioemploi recence les besoins contractuels (vous pouvez y postuler sans concours) en bibliothèque, et offrent des dizaines de postes par mois (5 offres aujourd’hui, huit hier…). Comparez avec les sites sur les emplois de documentalistes ou dans l’édition…

Sinon, un des sites de référence (il y en a d’autres, mais bref) sur l’emploi dans les bibliothèques municipales, la Gazette des Communes propose une cinquantaine de postes d’Adjoint du Patrimoine (la catégorie C, à laquelle on peut accéder sans concours). C’est sans doute moins que le nombre de serveurs dont la France à besoin, mais au regard des gens qui ont une formation en Bibliothèque, c’est pas tant que ça. Avec juste votre diplôme en poche, vous pouvez tout à fait vous retrouver « directeur » d’une bibliothèque de village…

Bon, un des trucs à intégrer, c’est que si vous voulez bosser durablement et pour un salaire pas trop dégueu en bibliothèque, vous avez quand même tout intérêt à passer des concours (dont le nombre de postes ne va pas croissant, mais ça reste tout à fait possible). Sinon, bienvenue à précaire-land. Même remarque pour les examens internes.

Les restrictions budgétaires dans les collectivités impliquant quand même, dans certaines villes, un recours massif aux contrats, aux dégradations de postes (A+ qui devient magiquement A, A qui devient B…), etc. J’ai une collègue qui a ainsi passé plus de deux ans sur des contrats, à changer de postes tous les trimestres, payé au SMIC+1 centime, alors que la bibliothèque avait des offres à pourvoir.

Ah, et je ne l’ai pas précisé assez : c’est une filière ou il est devenu quasiment impossible de rentrer sans formation professionnelle solide (ou alors, il faut coucher avec le maire) en passant par une filière sélective.

Sinon, filière à éviter si vous n’aimez pas le travail sur écran, si vous êtes incapable de faire de la manutention et si vous appréhendez de vous retrouver face à tous les dingues de la ville, séparés d’eux par une simple table en bois.

IV « Les bibliothèques vont fermer a cause des ebooks hurr durr »

Bon, c’est difficile de discuter avec des gens qui n’ont visiblement pas mis les pieds dans une bibliothèque depuis 1951, mais essayons quand même.

Sur la question des e-books (qui représentent un bon 2% du marché Français), la plupart des établissements, ont ou vont, c’est plus ou moins rapide (administration !), s’emparer de la question. Des centaines de bibliothèques prêtent des liseuses et des tablettes, et ce sont des services qui marchent au taquet. Parce que c’st cher, compliqué à utiliser, et que les gens sont curieux autour de ce support. Pourquoi n’en prêterions-nous pas ?

Mais croire que mon travail est simplement réduit à faire « bip bip bip » sur des documents, c’est de la connerie en barre (mais no offense, on est sur Internet, les gens y seront stupides tant qu’un virus ne leur lira pas leur commentaire à voix haute). C’est juste la partie la plus chiante et la moins intéressante de mon travail : les agents qui pensent que c’est leur coeur de métier ont à mon sens une estime de leur métier assez basse.

Soyons honnête : le nombre de prêts en bibliothèque à globalement reculé ces dix dernières années. Mais étrangement, pas le nombre de « fréquentants », situé avec une louche géante entre 20 et 25% des gens. Le « taux d’inscrits » est de 18% des français (ça fait quand même 11 millions de cartes qui se baladent !), mais nous travaillons aussi pour tout un tas de gens qui ne sont pas inscrits dans nos établissements. Je ne vais pas rentrer dans des détails qui n’intéressent pas trop le grand public, mais voici un panel non exhaustif des services proposés bon gré mal gré par les bibliothèques françaises (on a inventé le terme de médiathèque, puis de « Troisième Lieu », moi j’aime bien parler de « Couteausuisse-othèque ») :

  • Lecture de la presse et de documents sur place (on est aidés, il est vrai, par le vieillissement de la population)
  • Conseil, accompagnement, médiation pour tout un tas de choses (recherche d’emploi, rédaction de CV, orientation d’étudiants, cours informatique, autoformation et j’en passe). Ainsi, je dispense chaque mois une formation (quasiment pleine à chaque fois) sur la musique en ligne. Pour éviter que papy-mamy ne se fasse arnaquer par un « pur » site.
  • Selection thématiques de tout un tas de documents que votre grande surface culturelle ou votre marchand de « produits culturels » ne vous mettra jamais en avant. En fait, soyons prétentieux, tout un tas d’éditeurs crèveraient purement et simplement sans nous. En plus, on est même la pour vous accompagner et vous conseiller (et on adore quand vous nous posez la question !)
  • Accueil de classes. De milliers et de milliers de classes partout en France. Et de centres aérés, et d’assistantes maternelles, et de handicapés, et de etc etc. Si vous vous demandez ce qu’on fait quand on est fermés au public, c’est souvent une partie de la réponse. Pour beaucoup plus de gamins que ce que vous pensez, c’est la seule sortie de type culturel, voire leur seul contact avec la culture, envisageable.
  • Innovations technologiques. Vous qui trollez dans le net n’en avez pas conscience, mais 50% des français ne savent même pas allumer un ordinateur. Oui, un sur deux. L’effort de médiation et d’accompagnement est monumental, et fait partie de nos missions d’accès à la culture.
  • Mise à disposition d’espace de travails, photocopieurs, toilettes, tables, lampes, prises électriques, wifi… Bon, c’est un peu chiant pour le personnel, mais au fond, vous connaissez beaucoup d’endroit qui soient calmes, gratuits, chauffés et propres, dans une ville ? (en plus c’est payé par vos impôts, vous avez tout à fait raison de venir y bosser !)
  • Mise à disposition, parfois, de Fonds patrimoniaux. Beaucoup plus utilisés et consultés que vous ne le pensez, par tout un tas de curieux, fouineurs, chercheurs, journalistes, archivistes, spécialistes des vieilles choses en tout genre. C’est un secteur paradoxalement en plein boom.
  • Programmation culturelle, avec la même remarque que pour nos acquisitions : nous pouvons nous « permettre », n’ayant pas d’impératif de rentabilité, de programmer tout un tas de choses intéressantes mais « pas rentables ». Comment dire… Le libraire du coin n’a pas forcément intérêt à faire venir un auteur relativement pointu sur une question économique complexe, parce que les frais engendrés ne lui seront sans doute pas compensés par le nombre de livres vendus. Nous ne sommes pas dans la même logique (et pour cause, nous ne faisons pas le même métier). Nos « objectifs » à nous, c’est plutôt de faire venir un maximum de public pour que cette programmation ne se fasse pas dans le vide (ça dépend souvent de la manière dont est organisée la comm’ dans la collectivité….)
  • Espace détente/convivialité. La plupart des établissements récents proposent sous diverses forme des espaces (souvent pleins du matin au soir) d’écoute de musique, de détente, d’écrans pour visionner des films, de machines à cafés voire de bars intégrés à l’établissement, d’espace jeux-vidéo, de ressources numériques, etc.
  • Nous sommes souvent le « cybercafé » le moins cher de la ville.
  • Je serais de mauvaise grâce, j’ajouterais : garderie, assistante sociale, centre aéré pour impotents, crèche de secours, bureau des plaintes, magiciens (« je cherche un travail dans l’ébénisterie sur trampoline, si vous n’avez rien à me prêter sur le champ, j’écris au maire pour me plaindre ») et confessionnal.
  • Services à domicile et/ou dans des structures extérieures (maisons de retraites, hôpitaux…)
  • Et plus vous allez vers des territoires à la pyramide des âges à base faible, plus vous verrez aussi que vous serez la seule personne à qui viennent parler tout un tas de gens isolés.

Si vous voulez en savoir plus sur notre monde merveilleux, allez ici : http://www.observatoirelecturepublique.fr/observatoire_de_la_lecture_publique_web/FR/syntheses_annuelles.awp il y a un long rapport plein de chiffres pour occuper vos longues soirées de vacances !

V « De quoi tu te plains sale fonctionnaire avec ton double SMIC »

Je ne me plains pas de mon double SMIC (si vous avez lu ça quelque part dans l’article, j’aimerais bien savoir où). S’il me posait un problème, je ferais manager dans le privé. Mon salaire, relativement modeste pour un cadre moyen (1500€ base + 400 primes), est compensé par une sécurité relative, et des conditions de congés plutôt favorable (travaillant un peu plus que 35H, j’ai pas mal de RTT et, en gros, entre 8 et 9 semaines de congés par an). Ceci dit, ayant bossé également dans des structures ou les cadres faisaient 50H/semaine, tout ce que j’ai pu constater, c’est leur productivité de merde (vous pouvez vous lâcher, si vous voulez troller sur celle-là).

Tiens, ça me permet de refaire le point sur les salaires en bibliothèques (assez faibles pour la fonction publique, mais élevés par rapport aux autres Métiers du Livre)

Agent de Catégorie C : Entre 1430€ brut (40 centimes au dessus du SMIC) et 1991€ brut (en fin de carrière, en ayant passé tous les examins interne à la Cat C)-> Les agents de catéogie C représentent 60 à 65% du personnel. Dans les villes de moins de 5000 habitants, ils peuvent être directeur d’établissement (et ils le sont souvent, et parfois à temps partiel).

Agent de Catégorie B : Entre 1453€ et 2602€ brut. -> Les agents de cat B représentent 30% du personnel.

Agents de Catégoie A (moi…) : Entre 1615€ et 3046€ > 8% du personnel environ. A noter que dans cette catégorie (jusqu’à nouvel ordre) on « plafonne » au bout de 30 ans, d’où une tendance à la perte de pouvoir d’achat dans les 15-20 dernières années d’activité.

Agents de Catégorie A+ : Entre 1861 et et 4458€> 1 ou 2% du personnel, il s’agit des Conservateurs du patrimoine (les directeurs de très grands établissements, pour faire simple). Oui, ces salauds de fonctionnaires peuvent gérer un établissement de 2, 3, 10 millions d’euros avec 1500€ net en poche en début de carière, quelle bande de vampires !

Contractuels : En général, le salaire minimum correspondant à leur grade, souvent sans aucune forme de prime. Exception pour les consultants, chargés de mission, etc, mais il y en a assez peu en bibliothèque.

A tout ceci s’ajoutent donc des primes (prime de management, de technicité, NBI, régime indemnitaire, transport, blablabla), qui peuvent aller de 0 à l’infini selon la collectivité ou vous travaillez. En ce qui me concerne, j’ai déjà eu du 0€, du 50€ et, actuellement, du 400€. C’est un peu la loterie. Certaines de ces primes peuvent être obligatoire (par exemple si vous travaillez en région parisienne, ou en ZEP…)

Sinon, notre point d’indice est gelé depuis 4 ans (soit 8% de pouvoir d’achat en moins, quelque chose comme ça.)

N’hésitez pas à me reprendre si j’ai dit une connerie !

 VI « De quoi tu te plains sale fonctionnaire tu fais que boire des cafés dans une bibliothèque de quartier »

Va chier dans ta caisse, mais revenons quand même sur quelques « inconvénients » du métier (les avantages, on l’a vu, sont un travail intéressant, pas mal de congés et la sécurité de l’emploi une fois le concours passé) :

  • Les maladies professionnelles. Je ne connais pas de bibliothécaire de plus de 50 ans qui n’aient pas le dos en bouillie et les articulations en miette, spécialement dans tout ce qui a trait aux sections jeunesses. Mais c’est un problème assez généralisé à la fonction publique : mauvais matériel, mauvaises postures, plusieurs tonnes de documents soulenés chaque année, etc. Ajoutez à ça un environnement assez bruyant (si, si) et un travail continu sur écran.
  • Lourdeur extrême de l’administration. C’est un cliché, mais à une époque ou nos métiers doivent évoluer extrêmement rapidement, cette pesanteur extrême est un handicap quotidien qui peut être synonyme de découragement, dépression, voire renoncement.
  • Globalement, des horaires de merde. Nous ne sommes ni une préfecture ni une mairie de quartier, aussi les bibliothèques ont des horaires qui s’adaptent (enfin, bon, parfois…) au public reçu. Ca veut dire : travail le « soir » (rarement après 20h quand même) et le samedi (ici, j’ai du pot, je n’en fais qu’un sur deux, mais c’est au prix d’horaires extrêmement bizarres et peu pratiques). Voire, le dimanche (c’est pas une tendance lourde, mais c’est une tendance). C’est tout à fait normal que ça soit comme ça (vous imaginez une bibliothèque fermée le samedi ou après 16h ?), mais il faut en avoir conscience avant de rejoindre la famiglia.
  • Le public. Ca a l’air con, mais dans un service public, vous verrez toutes sortes de gens. Ca va de la gentille maman qui t’offre des chocolats parce que tu lui a trouvé le DVD qu’elle cherchait au taré qui parle tout seul et qui pue en passant par les ados qui baisent dans les toilettes, les râleurs nés qui écrivent au cabinet du maire pour chaque amende de 15c, les violents, les toxicos, les clodos qui dorment sous les tables, les « je te rends cette BD de chez Soleil avec les pages collées », les relous, les qui parlent pas français et j’en passe. Moi, que ces gens aient accès à un espace de lecture publique, ça me va tout à fait, c’est même très bien. Mais, faisons honneur à la réthorique des fachos : c’est une très bonne plongée dans le « pays réel ». J’ai déjà été la cible d’agressions, et la plupart de mes collègues également. Ca aussi, mieux vaut être au jus avant d’arriver la bouche en coeur en pensant que vous n’aurez face à vous que des chérubins fans de Oui-Oui. Tout ceci demande en fait l’acquisition de tout un tas de compétences de la gestion des publics difficile, gestion possible mais parfois extrêmement éprouvante.
VII « ce n’est pas un travail utile »

Dissertez, vous avez 7 heures 🙂
(vous avez le droit de citer des « travaux utiles »).

49 réflexions sur “Et sinon, c’est comment, d’être bibliothécaire ? Tu te laisses pousser le chignon ?

  1. 7 heures, c’était les épreuves de l’ENS.

    >Soyons honnête : le nombre de prêts en bibliothèque à globalement reculé ces dix dernières années. Mais étrangement, pas le nombre de « fréquentants », situé avec une louche géante entre 20 et 25% des gens.

    Je suis persuadé que c’est effectivement la tendance nationale, mais c’est marrant parce qu’à Lyon, on a un peu l’inverse pour les prêts : croissance des prêts et croissance des fréquentants mais baisse des inscriptions.

    Tu oublies, je crois, l’essentiel, mais c’est peut-être une question de CSP. Plus que « fonctionnaire de merde », j’entends en général « et donc ton métier c’est de ranger des livres ? » T’as raison coco, j’ai deux bac+5 et un concours de catégorie A pour ranger des livres. D’ailleurs je suis persuadé que le boulot d’un banquier, c’est de prendre mon argent et de le stocker dans un coffre.
    Bon, ok, je range AUSSI des livres, comme le reste de mon équipe.

    1. Je range des documents aussi 🙂
      Pour les histoires de Stats, bah après ça dépend ce qu’on met en place pour réagir aux tendances, mais une baisse de la fréquentation c’est tout sauf une fatalité… Un encart dans le canard local qui rappelle que c’est gratuit ça peut te faire gagner des centaines de lecteur (testé avec succès dans un poste précédent ou on a rapidement fait passer le taux d’inscrits de 9 à 12% en simplifiant les tarifs et en communiquant mieux)

  2. Tiens, ma tata (conservateur dans une bibliothèque parisienne) nous raconte souvent des histoires qui donnent pas envie d’avoir son boulot non plus. Tu as dû demander à des putes d’arrêter de faire des passes dans tes chiottes aussi ?

    1. Heu… Pas EXACTEMENT, mais il a pu m’arriver des trucs similaires. J’ai entendu il y a quelques temps une histoire de partouze de clodos dans des toilettes 😀
      Moi c’est plutôt les ados de 15-16 ans avec main sans le slip… Mais on s’y fait.

  3. Article bien complet sur notre métier tellement peu connu et souvent maltraité…

    Perso, je suis webmaster, mais aussi geek à tout faire de ma bib, en plus de gérer les périodiques de celle-ci, je m’occupe des retouches photoshop, des enregistrements des soirées de rencontre avec les auteurs et autres artistes (vidéo et sonore) et des vernissages d’expo, leur mise en ligne, la gestion de la bib sur les réseaux sociaux, etc…

    J’ai un bac + 5 en Lettres Modernes, qui ne m’ouvrait pas vraiment la voie pour ce genre de métier, et je gagne 1250 euros net environ, mais je suis encore assez jeune et je compte passer le concours de Catégorie B bientôt.

    Ca fait plaisir de lire ce genre d’article, ça permettra aux gens qui lisent un peu (ahem…) de comprendre un peu mieux comment les choses marchent. Et oui, les livres n’arrivent pas tout seul à la bibliothèque, ils ne se commandent pas seuls, ne s’intègrent pas eux même dans le catalogue, ne se dépouille pas eux-même et ne se rangent pas dans les étagères eux-mêmes.

    Mais bon, nous sommes de fonctionnaires (en plus, quelle horreur), alors les on-dits… on commence à les connaître.

    Mais j’aime mon métier, alors ça coule comme l’eau sur les plumes d’un canard.

      1. Bah d’ordinaire je les lis pas parce que je préfère contempler les catalogues IKEA et râler sur des scénarios de merde, mais plus ne m’est guère permis de douter de ton bon goût depuis le temps que je te suis (je dois être un des derniers humains à attendre que tu fasses la suite de tes portraits de le internet).

  4. Hey d’abords si j’ai eu un poste dans les Vosges c’est parce que c’est le seul endroit où ils ont voulu de moi !!!! Même à Lapalisse, à Lafouillouse, à Neuves maisons et au blanc mesnils ils m’ont refusé 😀 (bon je retourne à la lecture du sujet :D)

  5. Une fois n’est pas coutume… le buzz du premier article m’a incité à lire ce second article et comme je me reconnais en partie dans les commentaires 2 et 3… alors, je commente ;-).

    Sur le fait que ce sont les impôts locaux qui paient ton salaire : bah oui et charges comprises ! Mais il n’y a rien d’anormal là dedans d’ailleurs… Il faut juste pensé au fait que quand la France en 2012 a détruit 100 000 emplois, la logique aurait voulu que cette répartition soit homogène, or, on ne parle ici que du secteur marchand, donc celui qui génère les budgets publics (TVA, cotisations provenant des profits, taxes…… etc). Dans le même temps, les fonctions publiques ont créé 6 000 postes. La faute n’est absolument pas aux fonctionnaires, bien au contraire, car 90% d’entre eux occupent un poste indispensable et en plus, la population, même si souvent elle s’en plaint (par principe !) en profite très largement, mais plutôt aux politiques, et je le répète, aux millefeuilles territoriaux parfaitement inadapté.
    Du reste, question bête : est-ce que ça te gênerait d’être employé intercommunal plutôt que communal ? Est-ce que ça gênerait quelqu’un que les collèges ET les lycées soient gérés par le conseil régional uniquement ? (oui, ça gènerait les amis des politiques qui serait moins nombreux à ce faire offrir un poste…)
    Au passage, pas d’indemnité dans le privé en cas de démission ou de mise en disponibilité !
    Et sinon, compagne licenciée économiquement en mai dernier d’un bureau d’étude, ingénieur, BAC+5, en 4/5ème, et donc à 35h/semaine (sic !) qui touchaient 1768€ net/mois… Aujourd’hui, elle souhaite se réorienter dans l’enseignement car même salaire, et horaires compatibles avec les enfants… (plus, évidemment, goût pour le métier)

    Le second point, sur les débouchés… Je te rejoins sur le fait que cette filière n’est pas bouchée, sur le fait que la formation IUT+IUP (qu’une de mes amies a suivi aussi pour travailler dans une médiathèque aujourd’hui) soit une formation professionalisante. Par contre, ce que tu mets en exergue, finalement, c’est que ce qui est pour moi la même filière (librairie, édition et bibliothèque… ce qu’on appelle « les métiers du livre ») présente des typologies d’offres très différentes. En filigrane, je comprends que la filière privée n’a pas les moyens de financer des emplois durables quand la filière public le peut… Il faudrait se poser la question d’un rééquilibrage… (de subventionner par exemple des librairies sur l’organisation d’évènements pas rentable par exemple… ce qui existe en Angleterre).

    Enfin, dernier point, et là, je te rejoins à 100% : ces « espaces » publiques ne sont pas assez connu… pour l’anecdote, un contact sur un réseau social demande ouvertement si quelqu’un a des films en bonne qualité d’Emir Kusturica en VO… je présume parfaitement légalement… petit tour sur le site des médiathèques de ma commune que nous fréquentons assidument… tous ses grands films y sont en DVD… (ok, nous avons une GRANDE médiathèque dans notre commune de 40 000 habitants… mais bon, lui, il habite Paris…)

    1. Rien de paryiculier à ajouter si ce n’est que je suis DEJA employé intercommunal, et que je suis pour la suppression des échelons redondants et pour la mutualisation des compétences (c’est là ou y’a des postes à gratter).

      Ensuite, c’est normal que la FPT crée des postes. La DSP (qui reste quand même pas très loin du fonctionnariat…) et les partenariats publics prévis sont encore assez loin de compenser la demande liée aux problématiques de la décentralisation !

      Le modèle anglais il a quand même un côté trash dans l’inverse. La Big Society avec les bibliothèques gérées comme dans la savane avec les trois vieilles et les deux punks à chiens bénévoles du quartier, merci bien.

  6. bon, juste une question à propos du titre : quel est le sens de l’expression « se laisser pousser le chignon » ?
    je connais pas cette expression

      1. ah ! ok !
        wouai, je vois mieux l’humour de la chose en effet à propos de la « connaissance » que peuvent avoir les gens à la critique droitière facile des fonctionnaires et particulièrement des employés de bibliothèques municipales.
        sur le sens des valeurs conduisant aussi à la catégorisation méprisante de ces fonctions et emplois indiqués comme inutiles : c’est tellement mieux d’être un employé qui fait gagner un maximum de fric à son patron en costard cravate subventionné par les banques et l’union européenne… entre autre hein…

        1. Je suis pas spécialement nostalgique de l’époque ou je devais vendre 150 Booba par jour pour faire plaisir à des actionnaires et toucher 1 centime d’intéressement, en effet.

        2. ben tu te rends pas compte de l’aventure humaine libératrice flatteuse de ton égo à laquelle tu tournes le dos en ne vendant plus ces produits merveilleux d’astuce psycho-sosiale et économique ! ben oui hein ! parce que c’est la prétention et le crédo de tous ces mecs là : ils ont les « couilles » de risquer tout, les uns en affrontant la concurrence comme tout boxer sur un ring (cf les films virils auxquels ils s’identifient massivement), les autres en affrontant l’incertitude dans laquelle ils se valorisent par la preuve que plus longtemps ils sont acceptés à un poste, plus cela leur prouve leur valeur, compétences, engagement dans le devenir de l’entreprise, c’est à dire du monde…
          alors que toi, ben tu restes au chaud sans rien affronter virilement dans un univers passéïste qui refuse le changement économico-culturel du progrès individualiste libéral et particulièrement, tu tournes le dos à la « liberté » en t’enfermant dans un univers poussiéreux qui entretient les croyances les plus éculées et désuètes en un monde protectionniste et infantilisant…
          en gros
          c’est ça leur crédo
          toutes les critiques qui t’ont été faites dans ton précédent article avaient pour arrière fond la haine d’un monde social et collectif qui se conçoit comme interdépendance de ses membres collaborant en coopération féminine contradictrice de la concurrence virile guerrière, la haine du monde de l’état providence qui ne date pas du socialisme d’ailleurs, mais remonte à la fois à Platon, à Saint Augustin et saint Thomas, et auxquels vouaient une haine farouche depuis des lustres, les bourgeoisies commerçantes et usurrières autant que les castes guerrières, partageant le goût à la fois de la domination, de l’affrontement, de la conquête, de l’individualisme, la phallocratie.

        3. Hm. On retrouve un peu ça dans le monde du Jeu Vidéo aussi, un côté ultra libéral arrogant qui se transforme brutalement en quémandage suppliant de subventions dès que ça tourne au vinaigre.

  7. Chouette article. Je l’ai relayé sur Facebook. J’aime bien ta mise au point sur le métier (si tu permets qu’on se tutoie. Si tu permets pas, je sortirai ma bonne éducation et je retrouverai les conjugaisons à la deuxième personne du pluriel).

  8. Dans la mesure où tu nous autorises à te « reprendre si [tu] dis une connerie », je rectifierai juste le « conservateur du patrimoine »… En fait non, nous sommes conservateurs des bibliothèques, en bibliothèque (si si, je t’assure ^^). Les conservateurs du patrimoine, c’est les archives, musées, inventaire, etc. bref, tout ce qui est patrimonial SAUF les bibliothèques 😉

  9. Cat B, tout juste titularisé dans une ville de 40 000 hab en Région Parisienne, je cherche moi aussi à revenir en Lorraine. Ma femme ma maison et mon chat m’y attendent. J’adore les gens qui me disent « mais t’as qu’à demander une mutation ». Oui, mais c’est pas si simple. On est dans la Territoriale et pour les recrutements c’est comme dans le privé (en fait, nous avons les inconvénients de le Fonction Publique, avec les inconvénients du privé ! En tout cas, pour ce qui est de l’embauche). En bref, cette année : 5 offres d’emploi auxquelles j’ai postulé en Lorraine (Nilvange et Neuves-Maisons ne m’ont même pas reçu). J’ai décroché 2 entretiens à la suite desquels j’ai fini 2e (le candidat que l’on a pris a plus d’expérience en matière de management et de gestion de structure = Heu… si je reste là où je bosse 2 ou 3 ans de plus, je n’aurais pas beaucoup plus d’expérience en management et en gestion de structure : comment je fais ?!). Pour la 5e offre d’emploi, je suis en attente d’un éventuel entretien. Dans la plupart des cas, ma mutation a de grandes chances de se faire assez loin de ma maison (dans le Nord des Vosges) et m’obligera très certainement à déménager. Finalement, qu’est-ce qui m’a pris de passer ce concours et de partir dans la seule ville qui m’a reçu en entretien pour le valider ?

    A part ça, j’aime mon métier, hein ! Mais comme il est dit dans cet excellent article : pas aussi bien payé, pas aussi bien considéré (de la part des publics, des élus comme des partenaires extérieurs) et pas aussi « glandage-land » que la plupart des gens le croit.

    1. « Nilvange et Neuves-Maisons ne m’ont même pas reçu »

      Ca vend du rêve en conserve.

      Enfin ceci dit, je ne cherche pas à rentrer en Lorraine, en ce qui me concerne. Mais je sais que bon, hors secteur public, c’est encore pire. Ou alors faut parler caskapointe et aller bosser chez les Luxos.

      1. Pour Nilvange, remercie ta chance. T’as rien perdu sauf si tu veux vraiment faire de l’administratif en bibliothèque : réunions pour tout et rien avec compte rendu bien sur. Superbe bibliothèque avec un fonds unique à son ouverture et maintenant après des désherbages sauvages, plus rien. Ah les animations : magnifique sauf qu’une seule personne (deux avec le chef) les choisit et que nous on suit comme on peut. Turn over impressionnant. Normal, l’équipe est très méchante avec les nouveaux, si, si… Bref, A EVITER et faites passer.

    2. Pour Neuves-Maisons si ça peut te rassurer (un peu) il y a un énorme turn-over et des postes là bas fleurissent tout les 6 mois (je dois à peine exagérer).

  10. Article d un type suffisant au possible… je n aimerai pas travailler avec toi… oui les gens qui envoient des cv aiment les livres… pourquoi as tu fait ce métier à la base ??? Rapelle toi d ou tu viens ça ne te fera pas de mal… je plains tes collegues, postulants et tes clients…e

  11. Ah oui, juste un truc, et après bisou au revoir : tu devrais mettre moins de duckfaces sur ton profil FB ou le passer en anonyme, ça donne vraiment une sale impression quand on tape ton nom dans google.
    Comme tu viens d’être diplômée, ça pourra te servir. Le tip était gratuit.

    Vous avez eu un bel été à Lille ?

  12. Merci pour cet article drôle et décalé sur les realia du métier. Je suis admissible à Bibliothécaire territorial 2014 et ça fait du bien de lire des textes issus de professionnels qui n’hésitent pas à tordre le cou à certaines légendes tenaces. Personnellement, je suis extrêmement anxieux vis à vis de l’oral, et le ton un peu décomplexé de ton article me redonne un peu courage puisqu’il explique des choses sans chichis.
    Merci donc!
    Fab

      1. J’y compte bien merci 😉

        Et merci de m’avoir appris un nouveau mot

        Dernière chose, aurais-tu éventuellement des conseils pour préparer l’oral?
        Au besoin, mon mail, si tu préfères éviter de polluer les posts de ton article avec ça…
        fabien0@hotmail.com

        1. Pour tout te dire, non, pas vraiment, j’ai été à l’oral un peu à l’arrache. Je dirais que le truc c’est surtout d’avoir une idée à peu près concrète du fonctionnement et des évolutions des bibliothèques en ce moment. Le sujet sur lequel j’ai eu à bosser, c’était sur l’avenir de la lecture numérique, par exemple (c’était en 2007). Après, sur « l’entretien de motivation », c’est surtout destiné à valider ta capacité à avoir du répondant face à un jury et à tester tes connaissances générales sur l’administration.
          je crois que le tout c’est d’arriver détendu et avec un peu de bagage sur le monde des NTIC et de l’administration, et y’a des chances que ça passe.

  13. Alors c’est parti! L’adminitratif c’est pas le plus drôle mais c’est un peu la tarte à la crême dans ce concours. Donc je m’accroche!
    Merci pour tes conseils!
    Fabien

  14. Salut ! Je crois que tu ne l’as pas dit, est ce qu’il y a encore des études après le concours, ou dès le concours en poche on peu se chercher un poste ? Et les concours c’est tous les ans ou moins ? (j’ai eu plusieurs versions)

  15. Après le concours de conservateur, il y a un an d’étude à l’ENSSIB, je crois. Pour les autres concours, non. En Etat, tu as directement un poste (comme les profs), et territoriale, tu as trois ans pour en trouver un par toi-même (tant que tu es sur la liste d’aptitude, quoi).
    Sinon, c’est normal que tu aies eu plusieurs versions pour les dates, parce que ça change assez souvent et selon des arcanes bien mystérieuses. Certains concours ont lieu tous les ans (Conservateur), d’autres plus irrégulièrement (tous les 1, 2, 3 ans ou plus en fonction des besoins). Par exemple, je crois que le concours de magasinier d’état n’a pas été organisé pendant genre 5 ans. Pareil pour le concours de chargé d’études documentaires… :/
    Le mieux c’est de surveiller régulièrement le sites qui organisent les concours.

  16.  » … ceux qui ne parlent pas français  » Et alors? Je ne vois pas en quoi c’est chiant d’accueillir des gens qui ne parle pas français? C’est justement peut être qu’ils ont besoin d’apprendre la langue qu’ils se rendent à la bibliothèque? Non? Ils sont peut etre besoin de se socialiser, lire des livre français etc pour améliorer leur niveau..

    1. Tu prêches un converti, espèce de troll en mousse. C’est juste que ça rajoute des tas de difficultés dont on te parle pas forcément en formation et que plein de gens n’imaginent pas.

  17. Bonjour ! Merci beaucoup pour toutes ces infos ! Quand tu dis qu’il faut avoir une formation professionnelle solide, est-ce que ça signifie que même en bûchant à fond le programme, on a absolument aucune chance de décrocher le concours de bibliothécaire sans DUT ou Master pro ?

    Personnellement, j’ai seulement un Master recherche en histoire de l’art. Les métiers de bibliothèque m’attirent mais je me demande si ça sert à quelque chose que je me présente !

  18. Bonjour!!! A mon avis, on vit pas sur la même planète!!!!
    J’ai une licence pro, je suis partie travailler pendant 2 ans à 800km de chez moi en sortant de ma formation.
    Revenue dans ma ville d’origine, je me remets à chercher un emploi… panne sèche; presque que des offres en CUI CAE sur pole emploi!! Pour les autres, aucune convocation… Pourtant j’ai fait beaucoup d’animation, j’ai une bonne culture générale et mon premier poste m’a permis d’acquérir des compétences assez diversifiées.
    Quand à l’obligation de suivre une formation solide…. alors là je rigole!!! Je suis en intérim dans une médiathèque en ce moment, et je me retrouve à former une ancienne femme de ménage, à travailler avec une ancienne secrétaire, un type qui sort d’une école de la deuxième chance et qui n’a aucune formation mais dont le contrat ne va pas leur coûter cher!!! Pour combler les trous, ils vont embaucher des services civiques… Et le plus beau (ironiquement bien sûr), j’ai appris que le maire comptait placer sa fille à la médiathèque, alors qu’elle n’a aucune formation….
    Bilan, je suis écœurée!!! A mon avis à l’heure actuelle, c’est pas une bonne idée de vouloir bosser en bibliothèque/médiathèque!!!

    1. Bonjour. Déjà, pas la peine de s’énerver 🙂 je n’y suis pour rien, moi.

      Comme je l’ai dit, d’une part, ce boulot dermande de la mobilité, plein de petites communes ayant du mal à recruter.
      D’autre part, ce n’est aps le pole emploi qui recence les offres en bibliothèques, mais bien des sites spécialisés comme la Gazette des Communes, Bibliemplois, le FNCDG, Cap Territorial, etc.
      Pour les formations solides, je ne dis pas que les reclassements et autres n’existent plus, juste que la filière s’est beaucoup professionnalisée. Du recrutement, j’en fais, et entre quelmqu’uun qui a un DUT Bibliothèque et une femme de ménage, à moins que ça soit imposé par ma tutelle, y’a pas photo.
      Bien sûr que le népotisme et les cas scandaleux existent, mais la filière s’est beaucoup diversifiée et professionnalisée.
      Désolé que tu aies une mauvaise expérience du métier, mais ce n’est simplement pas le constat que j’en fais.

  19. Je découvre ce wordpress en cherchant les débouchés de bibliothécaire, et mon Dieu, que je suis trop contente de voir quelqu’un qui parle du métier concrètement ! (même si ça date de 2013, tant pis)

    Certes, il s’agit d’un cas français (oui je suis une française qui est partie en Wallonie, il n’y a pas de logique pragmatique dans ma démarche), mais je pense que c’est un peu pareil ailleurs. Enfin je peux toujours espérer.

    J’aimerai donc rajouter, qu’en Belgique Wallonne du moins, les études peuvent aller de 2 à 5 ans (la moyenne restant plutôt à 3 ans) aussi, mais dans des secteurs plus ou moins spéciaux : en Hautes Ecoles (pour les jeunes étudiants qui veulent le métier concret, mais l’administration est bordélique et les cours pour les masos), en Universités (qui ne valent pas grand chose si ce n’est que de te faire perdre 1000 euros d’inscription d’une année pour du baratin et peu de professionnalisation) ou encore en Promotion Sociale (pour les gens qui, comme moi, ont un diplôme qui ne permet pas de faire le métier dans le pays et ont besoin d’un complément, ou veulent faire vraiment le métier en continuant leur boulot la journée, mais c’est dur quand même de finir à 21 h du soir).

    Quand j’aurai de l’expérience professionnelle dans le domaine, je serai heureuse de partager cela, au moins pour les personnes voulant faire ce métier en Belgique !

    (P.S. : Oui, j’ai écrit ce commentaire sans lire les autres commentaires, cela peut donc faire doublon à une autre personne, mes excuses !)

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